Patrick Martinez-Bournat

Molière Génie Malgré Lui

Un texte de Patrick Martinez-Bournat

"Le spectacle biographique qui tord le cou aux clichés et aux fausses rumeurs sur Molière"

Molière en quelques mots

 

 

Voici l’histoire d’un garçon, qui, à 14 ans voit le plus grand acteur de son époque jouer les plus beaux vers du siècle. L’acteur s’appelle Mondory et la pièce est signée Pierre Corneille. Nous sommes en 1636 et c’est l’année du Cid. Toute sa vie, le jeune homme cherchera à connaître une gloire similaire. Il aura, lui aussi, beaucoup de succès, mais pas comme Tragédien. A son grand désespoir,  il ne sera jamais ni Mondory ni Corneille. Il sera… Molière !

 

Par commodité, les biographes veulent nous faire croire que l’autorité de Poquelin père a  étouffé le génie naissant de son fils. Pourtant la réalité est sans doute plus cruelle : contrairement à Mozart, Molière n’a pas de génie précoce. En effet, jusqu’à l’âge de 30 ans Molière n’a rien écrit, il se proclame tragédien, un genre pour lequel il n’est pas doué, pire, il y est même très mauvais ! S’il excelle dans la farce, ce n’est pour lui qu’un moyen de gagner sa vie. Sa première troupe est un échec éclatant, son succès en province n’est pas négligeable mais sans gloire excessive, bref, jusqu’en 1658, rien ne laissait présager que Molière passerai à la postérité. Il avait alors 36 ans, l’âge auquel Mozart est mort.

NOTES DE L'AUTEUR

Un texte


J’ai souhaité que ce spectacle soit un véritable outil pédagogique aussi bien sur le fond que sur la forme. Afin d’éviter l’écueil des clichés tenaces, je me suis appuyé sur des sources incontestables comme les minutes notariales (regroupées dans 100 ans de recherche sur Molière) et le précieux et rigoureux registre Lagrange. C’est ainsi que j’ai trouvé un lien entre Madeleine et Molière, qui pourrait être à l’origine de leur rencontre : une créance d’un ami de la famille Béjart au grand-père maternel de Molière. Voilà un lien véritable, sans doute plus solide que leur supposée rencontre à Narbonne, qui ne repose sur aucune preuve, mais qui est pourtant répété de biographie en biographie. C’est donc une vision inédite, rigoureuse et avérée de la vie et de l’oeuvre de Molière que je propose aux élèves. Bien entendu, des biographes tels que Mikhaïl Boulgakov, Grimarest, Niderest ou Georges Bordenave m’ont « accompagné » dans ce travail.

Une mise en scène


Le spectacle montre plusieurs niveaux de jeu, grâce à la construction du texte. Nous débutons la pièce par une improvisation, sans costume et avec des accessoires du quotidien, puis progressivement, l’histoire l’emporte et se termine en costumes d’époques. Cette évolution est intégrée dans le texte et se fait « naturellement ».

Une pédagogie


D’autre part, grâce à l’improvisation, le jeu est moderne, entrecoupé cependant, de courts extraits de Tristan Lhermite, de Corneille, tels qu’ils étaient joués à l’époque, d’une pantomime et du Misanthrope ou des Fourberies de Scapin. Enfin, nous évoquons une quinzaine de pièces et comédies-ballets toutes replacées dans leur contexte. Au delà de Molière, nous transmettons avec cette pièce, notre passion pour le théâtre.